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Un école inclusive ?

 Qu’est-ce que l’école inclusive?

 

L’école inclusive permet à tous les élèves, y compris ceux en difficulté d’apprentissage ou en situation de handicap, de suivre une scolarité en milieu ordinaire. Ce dispositif s’adresse donc notamment aux enfants avec des troubles du spectre de l’autisme. Le principe est que l’établissement scolaire doit s’adapter aux difficultés et aux besoins de chaque enfant autiste pour favoriser son accès aux apprentissages, et non l’inverse. Enseignement de qualité, cadre scolaire bienveillant, inclusion sans discrimination… L’école inclusive a pour objectif de donner à tous les élèves les moyens de réussir leur parcours scolaire. L’école inclusive implique l’intervention de différents acteurs sensibilisés.

 

Les aménagements proposés

par l’école inclusive

Grâce à la mise en place de l’école inclusive, les enseignants peuvent adapter leur enseignement afin de faciliter la scolarité des enfants TSA. Parmi les aménagements possibles, les professionnels de l’éducation vont ainsi :

  • participer à l’élaboration d’un plan personnalisé d’étude pour identifier les besoins de chaque étudiant  autiste et les méthodes pédagogiques à mettre en œuvre ;
  • organiser la classe en constituant des groupes en fonction des besoins des étudiants, afin que ceux-ci puissent bénéficier d’un enseignement adapté et approfondir leurs compétences sociales ;
  • mettre en place des activités et du matériel adaptés (supports visuels, ordinateur, cours photocopiés…) ;
  • mettre en œuvre tous les moyens pour rendre l’école accessible non seulement aux élèves autistes, mais également à tous les enfants en situation de handicap ou non pour que chaque étudiant progresse selon son rythme et son potentiel.

 

CONTEXTE

La prévalence des troubles du spectre de l’autisme, en augmentation depuis les dernières décennies, touche à l’heure actuelle 1 % de la population.

De plus en plus de personnes autistes sont diplômées du secondaire et se dirigent vers les études supérieures. Leur nombre aurait augmenté de 300 % entre 2017 et 2022.

Or, bien qu’il y ait des services dans tous les collèges et dans toutes les universités, on constate que ces différents établissements offrent des services d’accompagnement très variables d’un établissement à l’autre.

Ce document a pour but de faire connaître les pratiques exemplaires qui permettent de faciliter l’accessibilité des étudiants autistes aux études supérieures.

Il se compose de 3 parties :

  • Une première partie qui présente les particularités liées à l’autisme qu’il faut connaitre pour mieux agir,
  • Une seconde partie qui présente quels sont les accommodements qui peuvent être mis en place pour faciliter l’accessibilité des personnes autistes aux études supérieures, 
  • Une dernière partie qui recense quelques exemples de bonnes pratiques et d’outils utiles aux intervenants et aux étudiants.

LES PARTICULARITÉS LIÉES À L’AUTISME

Certaines conditions caractéristiques des enseignements supérieurs peuvent être sources de difficultés pour les personnes autistes. Ces conditions nécessitent des accommodements pour rendre accessibles les études supérieures aux personnes autistes.

Voici quelles peuvent être des difficultés rencontrées par certains étudiants autistes (ce ne sont que des exemples, chacun d’entre eux ayant un profil unique) :

          Des difficultés de communication qui sont susceptibles d’engendrer des besoins spécifiques, comme le besoin d’une aide à l’écriture. Il est aussi fréquent que les personnes autistes aient des difficultés à analyser leurs propres besoins et de ce fait à demander de l’aide en conséquence.

 

           Des difficultés à appréhender le changement, à s’adapter à un nouvel environnement. Les personnes autistes se sentent mieux dans une routine bien établie, avec un horaire fixe, dans un environnement de confiance, structuré et sécurisant. Par exemple, l’absence ou le retard inattendu d’un professeur peut provoquer de l’angoisse. Le cadre moins structuré des établissements d’enseignement supérieur peut donc être plus difficile à gérer pour eux, en comparaison de ce qu’ils ont vécu au secondaire.

          Des difficultés d’interaction sociale, de compréhension des normes et codes sociaux sont caractéristiques des TSA. Le travail en groupe peut donc s’avérer plus difficile pour les étudiants avec un TSA. De plus, ils sont souvent, malgré eux, mis à l’écart par les autres étudiants. Cela pourrait alors provoquer chez certains d’entre eux des symptômes dépressifs, une baisse de l’estime de soi ou un sentiment de solitude et d’isolement. À l’inverse, certains élèves très intelligents peuvent parfois être choisis délibérément par un groupe de pairs mal intentionnés pour pouvoir abuser de leur grande capacité de travail.

           Des troubles sensoriels comme, par exemple, la difficulté à gérer certains bruits ou une lumière trop vive, peuvent gêner l’étudiant dans ses apprentissages. Une cafétéria bondée ou une foule d’élèves dans les couloirs peuvent aussi représenter des facteurs importants de troubles pour certains étudiants autistes.

           Des troubles souvent associés comme, par exemple, l’épilepsie, des troubles gastro- intestinaux, des troubles du sommeil, des troubles alimentaires… peuvent aussi être des facteurs perturbants.

           Des difficultés de concentration, mais aussi des limitations au niveau du développement de l’imaginaire, de la compréhension des expressions imagées, des figures de style ou du non-verbal, de la théorie de l’esprit (prendre conscience qu’autrui peut penser différemment de soi) et des difficultés à généraliser les acquis sont aussi caractéristiques de l’autisme et constituent des freins aux apprentissages.

           Des activités répétitives, des mouvements stéréotypés et des comportements d’autostimulation peuvent aussi exister chez certaines personnes autistes. Le contrôle de ces gestes représente un effort supplémentaire pour l’étudiant. Cet effort pourra être source de stress et de fatigue.

QUELS ACCOMMODEMENTS APPORTER ?

Au niveau des ressources humaines

Pour la coordination de l’ensemble des besoins, l’étudiant devrait pouvoir se référer à une personne-ressource, ou à un conseiller. Cette personne devrait être formée aux TSA, disponible et à l’écoute des besoins et des difficultés de l’étudiant pour lui proposer des accommodements facilitateurs et le rendre le plus autonome possible. (Comme mentionné plus haut, il est fréquent qu’un étudiant avec un TSA ne demande pas d’aide ou n’ait pas conscience de ses besoins. Il est alors important de l’aider à les identifier). Des ressources de ce type sont déjà en place dans la majorité des établissements. Leurs rôles sont :
  • d’accueillir les étudiants
  • de collaborer à leur intégration
  • de soutenir leurs apprentissages (services, accommodements)
  • de soutenir les professeur
Chaque ressource exécute des tâches définies :
  • rencontrer l’étudiant
  • analyser le diagnostic
  • identifier les besoins de l’étudiant
  • mettre en place les accommodements
  • assurer le suivi
  • compléter le plan d’intervention
  • rencontrer les professeurs au besoin
Il peut aussi être envisagé d’attribuer une aide plus personnalisée et régulière à l’élève sous forme de tutorat ou de mentorat. Il s’agit souvent d’un autre étudiant (de son niveau ou d’un niveau supérieur) qui l’aide dans son parcours académique (planification des activités, acquisition des habiletés sociales).
Il peut s’agir d’un étudiant de la même promotion ou d’un étudiant en éducation spécialisée, psychologie…ou tout autre étudiant qui pourrait avoir un intérêt pour l’autisme.

Au niveau des techniques recommandées

Outils

L’utilisation de scénarios sociaux a fait ses preuves en autisme. Il existe des modèles, mais ces derniers peuvent aussi être produits par l’étudiant lui-même, ce qui peut favoriser leur appropriation (voir les modèles présentés page 8).

Ateliers

Les ateliers d’habiletés sociales sont couramment utilisés pour permettre à l’étudiant de mieux comprendre ses pairs et d’apprendre à socialiser. Ils se présentent sous diverses formes comme le jeu de rôles ou l’analyse de situations et permettent d’intégrer certains codes sociaux et des modes de communication sociale dont l’acquisition est parfois difficile pour les personnes autistes.
Les groupes de soutien de petite taille peuvent aussi offrir à l’étudiant un espace d’expression et d’échange utile.

Accompagnements

Il est important d’aider l’étudiant à définir ses besoins et ses attentes.
L’étudiant, avec l’aide de son conseiller ou de son tuteur peut se fixer des objectifs personnels de réussite ou de progression. Ces objectifs pourront être révisés à la hausse ou à la baisse en fonction des résultats obtenus.
Un soutien spécifique pour aborder les périodes de transition est recommandé.
Une attention particulière doit être donnée à l’étudiant en fin de cursus pour préparer sa transition vers l’emploi (sous la forme d’un «Job Coach», médiateur pour l’emploi qui aide l’étudiant dans sa recherche d’emploi, la rédaction des CV, la préparation des entretiens d’embauche, l’apprentissage de la vie professionnelle et des relations de travail).
 Pendant la période d’accompagnement, une des clefs du succès est d’établir un partenariat actif entre l’étudiant et son conseiller mais aussi avec ses parents (même si l’étudiant a plus de 18 ans), ses éducateurs et autres spécialistes qui accompagnent l’étudiant à l’extérieur de l’établissement.

 

Au niveau des locaux

Permettre à l’étudiant de se repérer dans son nouvel environnement avant le début de l’année scolaire. Cela peut passer par une visite guidée personnalisée ou à de la documentation et des indications claires sur le campus.

Mettre à disposition de l’étudiant un local sécurisant et calme auquel il peut avoir accès pour se ressourcer au besoin (il peut aussi s’agir d’une pièce spécialisée de type salle Snoezelen, mais cette pratique est encore peu répandue).

 

Au niveau de la formation

Sensibiliser les professeurs à l’autisme, aux besoins spécifiques des personnes autistes et à la meilleure façon de leur transmettre des informations (information claire et concise, structuration du temps, utilisation du visuel …) C’est une formation qui pourra aussi être utile auprès des autres étudiants. Cette sensibilisation peut être faite soit directement par l’étudiant ou par un accompagnateur, soit par le biais d’une formation.


Des pairs sensibilisés à l’autisme peuvent représenter un atout pour une meilleure intégration de l’étudiant.

 

Au niveau des accommodements spécifiques

définir au cas par cas, en fonction des besoins particuliers de chaque étudiant)

POUR L’ENSEIGNANT
  • Autoriser l’élève à choisir une place spécifique dans la classe et à la conserver à chaque cours.
  • Autoriser plus de pauses pendant les heures de cours.
  • Être clair et concis dans ses énoncés (penser à reformuler au besoin pour s’assurer de la bonne compréhension des consignes).
POUR L’ÉTUDIANT
Pendant les cours

Demander à prendre des pauses plus fréquemment, notamment lors de période de stress ou de crise.

Obtenir une aide technologique à la communication et à la prise de notes.

Obtenir un allégement de la charge de cours, compatible avec un programme personnalisé échelonné sur une plus longue période.

Pendant les examens

Obtenir un accommodement particulier lors des examens (un temps supplémentaire pour compenser des difficultés de concentration ; être dans une salle calme, à intensité lumineuse modérée…).

Mise à jour Mai 2023